Alors qu’un dépôt de bilan semble aujourd’hui inéluctable, la direction de la compagnie marseillaise SNCM, qui assure notamment les liaisons maritimes vers ma Corse, a présenté l’esquisse d’un plan de restructuration qui, selon les syndicats, pourrait se solder par la suppression de 800 à 1 000 emplois.
La SNCM tangue dangereusement depuis plusieurs années, mais le navire menace de prendre l’eau de toutes parts depuis que les instances européennes l’ont condamnée à rembourser 440 millions d’euros d’aides publiques indûment perçues entre 2002 et 2006. Un premier plan de restructuration présenté en 2013, validé par l’Etat, co-actionnaire de l’entreprise au côté de Transdev, devait aboutir à la suppression de 600 emplois (sur les 2000 que compte l’effectif de la compagnie), en contrepartie de quoi l’achat de quatre nouveaux bateaux serait finalisé avec de l’argent public. Mais les salariés de la SNCM n’ont jamais rien vu venir et, au final, l’addition sociale s’annonce plus salée que prévue.
Le redressement judiciaire en point de mire
Selon plusieurs syndicats, la direction, qui prépare un dépôt de bilan devant le tribunal de commerce, aurait évoqué un projet de 800 à 1 000 suppressions d’emplois, soir près de la moitié du personnel. Cette restructuration serait présentée dans le cadre d’un redressement judiciaire au cours duquel un administrateur nommé par les juges prendrait en charge la gestion de la compagnie. Pour l’Etat et Transdev, cette voie juridique est la plus souhaitable car elle seule permettrait de suspendre les dettes qui menacent de faire couler la SNCM.
Selon un représentant de la CFE-CGC « Transdev veut imposer une marche forcée vers le redressement judiciaire, quel qu’en soit le prix et sans donner aucune garantie ». Et d’ajouter qu’ il s’agit d’un « plan non financé car sans repreneur, mais le coût en serait très important et aggravé par une défaillance totale des actionnaires. »