Après une année de crise, le port de Marseille devrait retrouver une nouvelle vigueur en 2010 grâce à une double reprise : celle de son activité croisières et celle de la réparation navale lourde. Explications.
Devenu l’an dernier « Grand port maritime de Marseille », (GPMM), suite à la mise en œuvre de la réforme portuaire, le port de Marseille a connu en 2009 une année noire, marquée par l’impact de la crise économique et par une longue succession de conflits sociaux.
Contraste d’autant plus saisissant que cette année de crise faisait suite à un exercice 2008 qui s’était traduit par un trafic record de 100 millions de tonnes (en 2009, la trafic a reculé de 13 %!).
Pour réparer ce qui peut encore l’être et permettre aux bassins historiques de récupérer des marchés, le GPMM, doté d’une nouvelle gouvernance, a porté son effort sur deux fronts.
La réparation navale lourde d’abord, en panne sèche depuis la liquidation il y a un an de la société Union Naval Marseille (UNM) qui exploitait l’activité sur le port.
La société italienne San Giorgio del Porto (Gênes) a remporté l’appel à projets lancé par le GPMM et pourrait, dès avril prochain, relancer l’activité de réparation navale en exploitant, sous la forme d’un contrat de location longue durée, les formes de radoub dont dispose le port marseillais (avec l’apport effectif de 80 salariés).
2. Croisières : le million !
Au chapitre de l’activité croisière, tous les espoirs sont également permis.
Le groupement d’armateurs MSC Cruises, Costa Crociere et Louis Cruises, qui gère l’activité dans le cadre d’une concession de 25 ans, a mis la main à la poche et déjà investit sur place 25 millions d’euros, auxquels devraient bientôt s’ajouter 8 millions supplémentaires.
D’après les estimations fondées sur les analyses des programmes d’escales des compagnies maritimes, ce traitement de choc devrait permettre au Grand port maritime de Marseille de porter à 680 000 le nombre de ses croisiéristes en 2010 (contre 622 000 en 2009). Soit une progression envisagée de près de 60 000 passagers…
Et ce malgré le coup dur porté par l’armateur Royal Caribbean International (RCI) qui a décidé de transférer 20 de ses 25 escales marseillaises, sur le port de la Seyne-sur-Mer (Var), privant ainsi la cité phocéenne de 70 000 passagers.
L’objectif pour 2011 reste de franchir la barre du million de croisiéristes.
Ce qui pose la question des infrastructures du port marseillais qu’il faudrait nécessairement adapter à une telle densité de trafic (au moins 100 000 bâteaux).
Le GPMM a d’ailleurs déjà engagé des travaux de maintenance, mais uniquement sur son activité « réparation navale ».