La CGT évoque un prétexte et soutient que ce laveur de vitre quadragénaire a été licencié à cause de son engagement syndical.
Tout s’est passé le 11 avril dernier, dans la cuisine d’un hôtel situé à Cogolin (Var) : Yannick, laveur de vitre pour le compte de la société Onet (Marseille), est à l’évier pour remplir son seau lorsqu’il croise une employée de l’établissement qui s’apprête à jeter les restes d’une assiette à la poubelle. Il y aperçoit un appétissant morceau de fromage qu’il décide de porter immédiatement à sa bouche, au moment où la directrice de l’hôtel fait irruption dans la pièce. Une petite moue se dessine sur le visage de la responsable qui assène à son vis-à-vis un regard réprobateur : taiseuse, elle lui signifie sèchement qu’il n’avait pas à prendre de la nourriture sans l’avoir préalablement « demandé ». Le dialogue s’arrête là et le laveur de vitre repart à l’ouvrage. Quelques jours plus tard, il est convoqué par sa direction qui l’informe de son intention d’engager à son encontre une procédure de licenciement pour « faute grave ».
Ses supérieurs ont pris cette décision au motif qu’en rentrant dans la cuisine de l’hôtel, où il assurait depuis deux ans des prestations de nettoyage, au rythme d’une par mois, il se serait rendu responsable d’un « défaut d’hygiène ». Lui réplique qu’il a toujours utilisé le robinet de cette pièce pour « changer (son) eau » et que personne ne lui en avait fait le reproche jusqu’à présent.
L’employé a sa propre version des faits. Selon lui le morceau de fromage a servi de prétexte à son employeur qui attendait depuis des mois l’occasion de le remercier. «Je suis syndiqué à la CGT depuis un an et là je voulais justement m’investir comme délégué du personnel.»
La CGT invoque une discrimination syndicale et réclame, dans les colonnes de Var-Matin, la « réintégration du salarié ».
La direction d’Onet n’a pas encore réagi.