Sans surprise, le tribunal de commerce de Marseille a placé la compagnie maritime en redressement judiciaire pour six mois, le temps qu’elle trouve un repreneur et éponge une partie de ses dettes.
Moins d’un mois après le dépôt de bilan, la justice a placé la SNCM (Société Nationale Corse-Méditerranée) en redressement judiciaire. Au cours d’une période dite « d’observation » de six mois, un administrateur sera chargé de trouver une solution pour remettre l’entreprise à flot. L’objectif est de retrouver un repreneur mais les syndicats redoutent que ce plan de sauvetage ne tombe à l’eau et se termine par une liquidation. il est vrai que des dettes énormes pèsent lourdement sur l’avenir de la SNCM, dont une amende de 220 millions d’euros infligée par la Commission Européenne au titre du remboursement d’aides publiques indûment versées.
Pour la direction de la SNCM et l’Etat actionnaire (25%) aux côtés de Veolia Transdev (66%), le redressement judiciaire était la meilleure solution pour dégager l’entreprise de ses créances. Mais les syndicats craignent que Bruxelles maintienne ses sanctions, même si l’entreprise est rachetée et transformée par un repreneur.
Aujourd’hui, le vrai gage d’avenir de la SNCM, le seul qui puisse séduire un investisseur, reste sa Délégation de Service Public (DSP) avec l’Office des Transports de la Corse, un contrat de 600 millions d’euros valable jusqu’en 2022.
Quoi qu’il advienne, le bilan social s’annonce très lourd : au moins 800 suppressions de postes sont annoncés sur uneffectif de 1 500 CDI.