Mise à mal par une amende de Bruxelles, la SNCM, paralysée par quinze jours de grève, est au bord du dépôt de bilan.
Après quinze jours de grève, la saison estivale de la SNCM (Société nationale Corse Méditerranée), qui assure des liaisons maritimes vers la Corse et la Maghreb, est déjà « fichue » ou presque. Même si l’activité reprend dans les prochains jours, la confiance est sans doute rompue avec les touristes qui ne prendront pas le risque de réserve un billet sur un bateau de la compagnie marseillaise cet été.
Samedi, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a clairement évoqué l’hypothèse d’un « redressement judiciaire », seul moyen, à ses yeux, de redresser la SNCM. Une position qui appuie celle de Transdev, premier actionnaire de l’entreprise.
440 millions d’euros à rembourser
Privatisée en 2005, la SNCM a mal supporté l’arrivée, sur le marché, du concurrent franco-italien Corsica Ferries et n’a pas su (ou pu) anticiper le renouvellement de sa flotte, ce qui a fini par pénaliser sa compétitivité.
Il y a quelques mois, un plan de relance industrielle, soutenue par l’Etat, prévoyait de reconfigurer l’entreprise en supprimant 500 postes et en ajustant le temps de travail. En contrepartie de cet effort, le gouvernement promettait de participer à l’achat de quatre nouveaux navires pour remettre la SNCM à flot. Un engagement qui n’a pas été suivi d’effet, déclenchant du même coup la colère des syndicats et le démarrage d’une grève longue.
Rappelons qu’en novembre 2013, Bruxelles avait infligé une sanction à la Compagnie l’obligeant à rembourser 440 millions d’aides publiques jugées indues depuis sa privatisation en 2005. Un boulet qui pèse plus que jamais sur le peu de marges de manœuvre qui lui reste.