Le Tribunal de grande instance de Marseille a annulé le plan de sauvegarde de l’emploi que la multinationale Unilever souhaitait engager dans une de ses filiales françaises, Fralib à Géménos (Bouches du Rhône), le seul site industriel en France à produire les thés de marque Lipton et les infusions L’Elephant.
Unilever devra revoir sa copie.
Le tribunal de grande instance de Marseille, saisi en référé par le comité d’entreprise de Fralib (Géménos) a en effet relevé des « irrégularités manifestes » dans la procédure engagée par la maison-mère de l’entreprise, la multinationale Unilever, qui souhaitait engager un plan de sauvegarde de l’emploi en vue de la fermeture du site initialement programmé à la fin du mois d’avil 2011.
Dans son ordonnance, le tribunal enjoint la direction de l’entreprise à recommencer la procédure « au début en communiquant au comité d’entreprise toutes les données utiles à apprécier la rentabilité de l’activité de la branche considérée et des quatre sites qui la composent », c’est à dire Bruxelles (Belgique), Gémenos (France), Katowice (Pologne) et Trafford Park (Royaume Uni).
2. Inéluctable ?
Par ailleurs, les juges interdisent formellement à Fralib « de procéder au licenciement des salariés pendant une durée de six mois », ce qui, de fait, repousse d’autant la fermeture de l’usine de Géménos, seul site industriel en France, rappelons-le, à produire les thés de marque Lipton et les infusions L’Elephant.
La fermeture toujours jugée « inéluctable » par la maison-mère Unilever malgré ce revers judiciaire, doit répondre, selon elle, aux « difficultés structurelles du groupe sur le marché du thé et des infusions en Europe de l’Ouest », difficultés qui se sont traduites par une perte sur six ans estimée à « 20% de ses parts de marché en France, en Italie et dans les pays nordiques » où sont vendues 85% des productions fabriquées en Provence.