Le confiseur allemand a annoncé la suppression de 100 postes dans ses deux usines françaises, à Uzès et Marseille.
Le célèbre groupe de bonbons, orfèvre des cultissimes fraises Tagada et dragibus, va tailler dans les effectifs de sa filiale française, la plus importante d’Haribo en Europe. L’annonce, qui porte sur une centaine d’emplois, choque en interne car elle entre en contradiction avec les bons résultats économiques dégagés par l’entreprise en 2016 : la branche hexagonale de la marque allemande, forte d’un chiffre d’affaires en hausse de 50% en dix ans, ne s’est jamais aussi bien porté et semble être passé entre les gouttes de la crise : l’an dernier, c’est un chiffre d’affaires record de 250 millions d’euros qui est venu accréditer la bonne santé du marché de la confiserie, souvent présenté comme une arme anti-dépression. Autrement dit, quand tout va mal, le bonbon va mieux que bien.
Nouvelle usine en Allemagne
En fait, le plan de restructuration présenté par la direction allemande aux syndicats français s’inscrit, une nouvelle fois, dans une logique de concurrence internationale, alors qu’Haribo compte seize usines de fabrication réparties entre l’Europe, la Turquie et la Brésil. En France, les ventes atteignent 75 000 tonnes quand la production des deux usines d’Uzès (Gard) et de Marseille (Bouches-du-Rhône) plafonnent à 51 600 tonnes, faute d’investissements capables d’augmenter leurs capacités respectives. En affaiblissant Haribo France, la marque souhaite concentrer le gros de sa production en Allemagne où une nouvelle usine va ouvrir à Grafshaft (Rhénanie-Palatinat) avec un objectif de 75 000 tonnes. Elle compte aussi attaquer le marché américain en installant une nouvelle unité dans l’Etat du Wisconsin.
En France, Haribo emploie 750 salariés sur ses deux sites, lesquels ont été appelés à voter pour se prononcer sur le plan de restructuration présenté par leur maison-mère comme un condition sine qua non à la poursuite de l’activité.