Les négociations reprennent à Marseille entre les élus, les syndicats et la direction de la SNCM paralysée par quinze jours de grève. L’espoir d’un déblocage ?
Depuis deux semaines alors que la saison touristique bat son plein, les huit navires de la compagnie maritimes SNCM, opérateur historique vers la Corse, sont bloqués sur les quais marseillais. En cause, une grève du personnel déclenchée par les syndicats suite à l’abandon du plan de relance industrielle qui prévoyait, en contrepartie de 500 suppressions de postes, l’achat de quatre nouveaux navires pour doper la compétitivité de la compagnie.
Eviter le dépôt de bilan
Ce blocage va, on s’en doute, beaucoup pesé sur la trésorerie de l’entreprise, déjà dans le rouge depuis que Bruxelles lui a infligé une sanction de 440 millions d’euros, au titre du remboursement d’aides publiques jugées « indues ». Privatisée en 2005, la SNCM n’a jamais semblé en mesure de s’adapter à un marché en tension qui a vu émerger, au cours des années 2000, un autre opérateur, le franco-italien Corsica Ferries dont le modèle économique low cost lui a permis de faire la différence.
La crainte qui anime aujourd’hui les 2 600 salariés et syndicats, c’est de voir l’entreprise déposer son bilan et tomber dans un engrenage judicaire qui lui ferait perdre le peu de marge de manœuvres qui lui reste encore. C’est aussi l’une des raisons qui a conduit le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin à demander auprès de l’actionnaire principal de l’entreprise, Transdev, « un moratoire » visant à geler « toute démarche de mise en œuvre de procédure de sauvegarde ou de redressement judicaire afin de permettre aux professionnels de finaliser un projet de reprise cohérent ».
Voilà, en gros, ce qui s’est dit, lundi, autour de la grande table des négociations qui réunissait Transdev, l’intersyndicale CGT – SAMMM – FO – CFE-CGC – CFDT – CFTC et un médiateur du gouvernement. Selon le délégué CFE-CGC des officiers Pierre Maupoint de Vandeul, les protagonistes se sont quittés sur « des demandes claires ».