Le nouveau président du Medef n’y est pas allé de main morte hier à Marseille en reprochant à François Hollande de minimiser la crise.
Lors de l’interview présidentiel du 14 juillet, une phrase, une seule, a marqué les esprits : celle prononcée par François Hollande qui a parlé d’un « début de reprise économique » porté par « une hausse de la production industrielle plus importante en France qu’ailleurs ».
Une affirmation qui a suscité plus que des réserves alors que le taux de chômage est au plus haut et que la croissance ne dépassera pas 0,2% du PIB au deuxième semestre 2013.
Fraîchement élu, le nouveau président du Medef Pierre Gattaz, soucieux de marquer son territoire, a très vite saisi la balle au rebond en poussant un « cri d’alarme » à l’occasion d’une visite au sein du groupe marseillais Onet, spécialisé dans les prestations de nettoyage (58 000 salariés en France).
Faire de la France un « paradis fiscal »
« En entendant le président de la République parler d’une sortie de crise, j’ai eu un peu peur » a- t-il dit, alors que nous voyons des entrepreneurs toujours très angoissés, avec des carnets de commandes très faibles ».
Pierre Gattaz redoute par-dessus tout de « nouvelles hausses d’impôt », tour de vis fiscal que François Hollande a reconnu à demi-mot en affirmant que le gouvernement aurait recours à ce expédient « si le besoin s’en fait sentir en 2014 ».
Pour le président du Medef, la France « a déjà des taxes et des charges extrêmement élevées qui empêchent nos entreprises d’investir, d’innover et d’embaucher», rappelant que « 1000 emplois continuent d’être détruits chaque jour ».
Pierre Gattaz a notamment encouragé François Hollande à faire de la France rien moins qu’un « paradis fiscal ».